samedi 4 février 2017

Les émaux cloisonnés chinois


C'est sous la dynastie des Yuan (1276-1368), que les émaux cloisonnés, en provenance d'Arabie et de Byzance, furent introduits en Chine. Aucune pièce connue n'est cependant antérieure au XIVème siècle et les prémices de cet artisanat sont obscurs.

Les premiers cloisonnés chinois utilisaient généralement des émaux opaques ou semi-opaques, où dominait le bleu turquoise. Ils étaient appliqués sur une base en cuivre et séparés par des fils en bronze, martelés et soudés sur le support. Deux importantes modifications survinrent dans la seconde moitié du XVIIème siècle : on se mit à utiliser des fils en cuivre tirés qu'on fixa à la base par un adhésif végétal. Au schéma chromatique complexe de la dynastie Ming (associant parfois jusqu'à quatre pâtes différentes) se substitua, au début de la dynastie Qing, une palette plus sobre, peut-être sous l'influence des ateliers établis dans l'enceinte du Palais impérial, vers 1680.

On possède très peu de cloisonnés présentant la marque Kangxi et aucun ne portant celle de l'ère de Yongzheng. Cela rend la chronologie des premières pièces Qing incertaine, de même que la date d'introduction de l'émail rose. Il est cependant avéré que les empereurs Kangxi et Yongzheng encouragèrent cette production ; on pouvait encore, au début de ce siècle, voir dans plusieurs temples bouddhiques de Pékin les somptueuses garnitures d'autel qu'ils avaient offertes.

Quant à l'abondance production de l'ère Qianlong, elle se distingue par une facture de belle qualité et une palette spécifique dans laquelle entre notamment le rose. On réalisa à cette époque des pièces monumentales pour l'ameublement et le décor des palais : écrans, statues d’animaux notamment.

Un vase ou une statuette en émaux cloisonné véritable coûte une vraie fortune mais vous pouvez facilement trouver des réalisations récentes de moindre qualité certes mais qui seront du plus bel effet dans un buffet, une armoire vitrée ou une bibliothèque dans un salon. Les émaux cloisonnés sont un classique de l'artisanat chinois de décoration et peuvent aussi bien aller avec un style ancien que contemporain, ce qui explique leur succès aujourd'hui encore.  

Aucun commentaire:

La pagode japonaise

La pagode (tô) est l’édifice central du temple bouddhique au VIIe siècle. Si l’origine est indubitablement chinoise, il est difficile ...