vendredi 25 mars 2016

Les Penjing, Les paysages miniatures de Chine


Le goût des lettrés chinois pour les formes irrégulières ou surprenantes créées par la nature a conduit à imiter cette dernière dans des objets qui capturent les formes naturelles. Cette tradition qui consiste à élaborer des jardins miniatures portatifs date de la dynastie des Tang (618-907). Disposées dans les demeures, et les cours, des compositions de rochers et de plantes évoquent à petite échelle les monts, les eaux, les arbres.

Sur des plats, ou dans des vasques surélevés par des supports en bois, plantes, pierres et petites effigies reconstituent des paysages. Des techniques de taille et les soins attentifs de plusieurs générations de jardiniers permettent de limiter et contrôler la croissance de ces penjing vivants aux formes contournées. D'autres sont des artefacts de pierres précieuses ou de pierres fines (jade, ambre, quartz rose, corail, jaspe) ; des plantes, des pêchers en fleurs, des prunus...symboles de bonheur et de longévité qui doivent traduire la fragilité et la délicatesse de leurs modèles. Par exemple, les fleurs en boutons ou épanouies sont composées de grains de corail, ou d'une corolle de jade rose avec en son coeur des étamines de perles. Les feuilles découpées peuvent l'être dans des pierres dures de couleur ou dans l'ivoire ensuite teinté.

Le travail sur les pierres produit des imitations saisissantes. Il doit émaner de ces compositions une énergie naturelle bénéfique pour ce qui les entoure. Sous les Qing, les artisans de Canton se sont spécialisés dans les penjing inertes qu'ils créaient par paires et qu'ils offraient aux empereurs. Les penjing sont à l'origine de la tradition du bonsaï. Les penjing  offrent une décoration chinoise sur une commode ou un buffet.

samedi 19 mars 2016

Un aquarium asiatique



Un aquarium d’intérieur de type Asie est le must en matière de décoration asiatique. Voici quelques conseils pour créer un aquarium d’inspiration asiatique et zen chez vous et le faire prospérer :  

Le bac d’aquarium : Le volume d’eau doit permettre à tous d’évoluer à leur aise. Un bac de  200 litres est ainsi parfait par exemple pour accueillir un couple de gouramis et un banc de barbus cerise, ces derniers appréciant la vie en groupe. Vous pouvez trouver de très jolis bacs d’aquariums de styles asiatiques chez les revendeurs, de toutes les couleurs et de toutes les formes. Un filtre de 300 litres d’eau par heure et un chauffage de 100 watts compléteront l’équipement nécessaire aux poissons. L’aménagement du décor est laissé à l’imagination de chacun, mais certaines astuces permettent d’obtenir un résultat du plus bel effet. Un environnement plutôt sombre permet par exemple de mettre en valeur les teintes  vives et claires des poissons. Il peut être crée avec des roches foncées ou une racine de tourbière. Pour faire un contraste, le sol  sera tapissé d’une couche de sable fin aux teintes claires. Les barbus cerise (idéals pour un bac asiatique) apprécient l’ombre et les massifs de plantes qui leur fournissent des cachettes. 

L’Asie offre aux aquariophiles de très nombreuses espèces de plantes comme les cryptocorynes, notamment la cryptocoryne de Beckett ou la crypocoryne de Wendt. En arrière-plan, des massifs d’hygrophiles ou de limnophiles apportent des teintes un peu plus claires tout en masquant la vitre arrière. La racine peut elle aussi recevoir une touche de verdure, en y fixant un peu de fougère de Java. La réussite de cette plantation est bien sûr conditionnée à la qualité de l’éclairage, adapté à la culture des plantes et fonctionnant 12 heures par jour, ainsi qu’à la présence de substances nutritives. Si un sol riche n’a pas été installé sous le sable, des ajouts réguliers d’engrais seront indispensables. Vous pouvez mettre des éléments de décors de styles asiatiques en plastique (pagode, bouddha etc…) que l’on trouve dans les animaleries ou faire des monticules de pierres de style feng shui. Le sable et les roches peuvent avoir des connotations asiatiques dans leurs formes mais aussi leurs couleurs, par exemple du sable noir et des roches blanches peuvent rappeler le yin et le yang. Bien sûr, les poissons ne seront introduits dans l’aquarium qu’une fois le milieu stabilisé, soit environ trois à quatre semaines après le remplissage. L’entretien de ce bac consiste ne des changements d’eau réguliers, sur un rythme d’environ  20% tous les 15 jours. Cette opération sera l’occasion d’aspirer les déchets qui se sont déposés sur le sol. Le filtre à eau sera nettoyé une fois par mois, en rinçant délicatement les masses filtrantes sous un jet d’eau tiède.    

La bonne eau : dans un bac asiatique hébergeant par exemple des gouramis, des colisas, des barbus ou des poissons-arlequin, l’eau doit être moyennement minéralisée (dureté de 12 à 15°f), le ph proche de la neutralité (de 6,5 à 7,5) et la température de 24 à 26 °c. 

Si celle dont on dispose ne possède pas exactement les paramètres voulus, il faut essayer d’ajuster ces valeurs par des méthodes douces, comme introduire des pierres calcaires pour augmenter la dureté ou couper l’eau du robinet avec de l’eau osmosée pour la diminuer, ou encore ajouter des extraits de tourbe pour baisser légèrement le PH. On peut également utiliser les produits dédiés, vendus dans le commerce spécialisé, en respectant scrupuleusement le mode d’emploi. Choisir les poissons : les poissons doivent être choisis de manière à cohabiter sans problème. Certains barbus, comme les barbus de Sumatra, peuvent parfois devenir agressifs et mordiller les nageoires de leurs compagnons. Ils risquent donc de s’attaquer aux longs filaments pectoraux des colisas ou des gouramis. D’autres espèces sont plus pacifiques, comme les petits barbus cerise (Puntiu titeya) à la séduisante teinte rouge vif. Parmi les espèces que nous vous conseillons :

- les danios qui sont des poissons actifs, robustes, vivant en groupe à la surface de l’eau,
- Le barbu de schuberti est un poisson grégaire, actif, paisible et très costaud,  
- Le siamensis (Chrossocheilus siamensis), un mangeur d’algue indispensable,
- Le kuhli a une curieuse allure de serpent. Il aime vivre en groupe et a de jolies couleurs oranges et noires.
- Les gouramis nains, notamment le très joli Colisa chuna

samedi 12 mars 2016

yantra et mandala


Ils sont soit conservés en vue d'une réutilisation future, soit détruits après usage et refaits avant chaque séance de pûjâ (adoration, prière). Ces yantra peuvent être utilisés seuls ou en série, pour les cérémonies au cours desquelles plusieurs divinités ou forces doivent être invoquées.

Ces diagrammes, mandala ou yantra, d'origine fort ancienne, obéissent à des lois de composition strictes, à des formules mathématiques et géométriques et peuvent, dans une certaine mesure, être assimilés aux plans de base des temples indhous, plans considérés en eux-mêmes comme des diagrammes censés constituer la "demeure" de la divinité.

Cependant, la véritable nature du yantra et le symbolisme qu'il recèle sont tenus secrets par les adeptes du tantrisme qui attribuent une valeur presque magique à sa signification profonde. Certains de ces yantra se combinent parfois avec des mandala, le diagramme schématique se trouvant au centre comme point (bindu) de méditation, alors que les divinités "d'appoint" l'entourent. Leur visualisation par l'adepte est destinée à provoquer chez celui-ci un état particulier de conscience dans lequel toutes les différences s'estompent pour ne faire place qu'à la Seule Réalité. Géométrie des lignes et des couleurs sont donc de première importance.

En général, un mandala ou un yantra se trouve inscrit dans un carré muni de "portes" aux horizons. Inscrit  à son tour dans ce carré se trouve un cercle en forme de fleur de lotus épanouie (avec parfois une divinité dessinée sur chacun de ses huit pétales) ; au centre de ce cercle est inscrit le yantra proprement dit (où l'image de la divinité principale). Tout autour du carré (qui peut lui aussi être inscrit dans un cercle de pétales ou de montagnes) sont dessinées les divinités "d'appoint" parfois insérées dans un paysage. Le tout forme un mandala. Le yantra le plus commun, celui qui, également, possède la plus grande valeur spirituelle, est le Shrî Yantra, un diagramme composé de six triangles imbriqués, trois avec la pointe en haut, trois avec la pointe en bas, un septième triangle se trouvant figuré (généralement avec la pointe en bas) dans le milieu de cet assemblage, lequel est marqué par un point (bindu).

Les couleurs sont utilisées dans les yantra comme les mandala selon leur signification symbolique conventionnelle, mais alors que dans les mandala elles peuvent être nuancées, elles apparaissent, dans les yantra, crues et violentes : rouge vif, jaune d'or, bleu foncé, indigo, vert et blanc. Ces couleurs sont juxtaposées en aplats et strictement délimitées par des tracés. A l'extérieur du diagramme, elles symbolisent les points du compas. Elles peuvent varier selon sectes et les divinités que l'on désire invoquer. Dans les mandala au contraire, si les mêmes couleurs de base sont utilisées, elles sont souvent mélangées entre elles, et les figures représentées sont colorées avec des nuances, chaque couleur pure renvoyant à une divinité donnée et à sa place dans le diagramme.

Le tantrisme, qui fut à l'origine de thèmes artistiques particuliers, se développa surtout dans l'Inde de l'Ouest où existait une longue tradition picturale. Mais l'art des tantra ne se limita pas à la peinture, et les adeptes de ces philosophies, où le symbolisme sexuel tenait une très grande part, utilisèrent d'autres matériaux, comme le métal ou la sculpture sur bois ou sur pierre.

Au Népal comme au Tibet, les divinités sont très souvent représentées en pose dite yab-yum (père-mère), c'est à dire en étroit embrassement sexuel, où encore certaines peintures tantriques de Kângrâ qui montrent le couple originel en embrassement sexuel sous les pieds d'une divinité de l'illusion (mâyâ). Les cultes de Shiva, notamment, n'ont nullement d'aspect tantrique, bien qu'ils mettent l'accent sur l'adoration du linga, organe mâle géniteur du dieu profondément enfoncé dans la yoni féminine dans le but de procréer. De même, les innombrables images représentant Krishna et Râdhâ n'appartiennent pas au courant tantrique. En revanche, les petits bronzes de l'Orissa ou du Râjasthân datant des XVIIème et XVIIIème siècles montrant la déesse Kalikâ assise à califourchon sur le cadavre de Shiva en érection divine, sont définitivement à caractère tantrique. Mais le tantrisme ne représente pas uniquement des images érotiques. Les jaina surtout se sont attachées à montrer dans des diagrammes à forme humaine (le grand Purusha), grâce à un agencement particulier des formes géométriques et des figures, les divers états  des matières matérielle et spirituelle et leur interaction selon des niveaux successifs, dans les diagrammes appelés purûshkara-yantra. Il existe une infinité de formes, de diagrammes et de textes appartenant au tantrisme, et l'étude en a été imparfaite jusqu'ici, tant est grande sa complexité.

samedi 5 mars 2016

Le Musée de Shanghai



L'architecte shangaien Xing Tonghe, qui a conçu le musée de Shanghai, s'est inspiré de l'antique da ke ding, le chaudron tripode en bronze exposé au musée. Il a également intégré la géométrie sacrée de Yuanqiu, l'autel circulaire du temple du Paradis (Tiantan) de Pékin. Sa base carrée représentant la Terre est surmontée d'une superstructure circulaire figurant le paradis. Bien que l'institution ait été fondée en 1952, l'édifice ne fut achevé qu'en 1996, après trois ans de travaux. Ses quatre niveaux occupent alors une surface de 39200 m2, contenant des merveilles. Devant le musée, l'élégante esplanade, avec son bassin rond et son jeu de fontaines très sophistiqué, attire une foule d'enfants, d'amoureux et de personnes âgées, surtout que le monument est illuminé la nuit.

La véritable attraction est le musée lui-même, qui ne possède pas moins d'une dizaine de galeries consacrées à ses collections permanentes et de trois salles pour les expositions temporaires.

Le rez-de-chaussée : la galerie la plus réputée du musée de Shanghai est celle des bronzes chinois anciens. On peut y admirer plus de 400 pièces dont certaines datent de plus de quatre millénaires jusqu'à la fin de la dynastie Xia, au XXIème siècle av JC. Elle recèle quantité de magnifiques spécimens de récipients, d'armes, d'instruments et d'objets funéraires, minutieusement décorés de personnages, d'animaux et de scènes pastorales, et des toutes premières représentations de l'habitat en Chine. Cet âge du bronze a atteins son apogée entre la fin de la dynastie Shang et le début de la période Zhou (environ 1700-771 av JC). les objets étaient alors ornés de dessins élaborés, d'animaux ou de motifs religieux.

Parmi les instruments de musique à ne pas manquer, figure une série de cloches très bien conservées.

Le rez-de-chaussée abrite également une galerie de sculptures chinoises anciennes, où sont exposés des exemples de la statuaire et de l'iconographie bouddhistes provenant de toute la Chine et au-delà. On y trouve des objets retrouvés au Tibet, en Mongolie et en Asie centrale, le long de la célèbre route de la Soie. Les inscriptions sur les stèles confucéennes sont des décrets impériaux et des récits de victoires dont il n'existerait aucun témoignages s'ils n'étaient pas gravés sur ces vieilles pierres (ou, parfois sur des carapaces de tortues). Elles couvrent une période allant de l'ère des Royaumes combattants (475-221 av JC) jusqu'à la dynastie Ming (1348-1644). A ce niveau se trouve également la boutique du musée.

Le premier étage : cet étage est celui de la galerie des céramiques chinoises anciennes, allant du néolithique à la fin de la dynastie Qing (1644-1911), autrement dit jusqu'au début du XXème siècle. Plus de 500 pièces y sont exposées, parmi lesquelles les remarquables céladons datant de l'époque de la proto-porcelaine et les poteries polychromes soigneusement émaillées de la dynastie Tang (618-906). Vous apprendrez tout sur les célèbres fours de Jingdezhen, au nord-est du Jiangxi, le centre de la production chinoise de 1279 à 1911. Connue dans le monde entier, la porcelaine bleu de cobalt et blanche, qui atteignit son apogée au cours des dynasties Ming et Qing, est particulièrement bien représentée.

Le deuxième étage : trois galeries occupent cet étage, dont celle de la peinture chinoise, où l'éclairage est superbe. Chaque oeuvre s'illumine automatiquement dès que l'on s'en approche et se fond dans l'obscurité lorsque l'on s'en éloigne. Ce dispositif permet d'éviter que les oeuvres anciennes s'altèrent trop à la lumière. On peut admirer de nombreux paysages et de ravissants portraits. Plus de 120 chefs-d'oeuvre sont exposés, dont les premiers datent du début de la dynastie Tang.

La galerie de la calligraphie chinoise, aussi à cet étage, bénéficie du même système d'éclairage. Sur les parchemins et les manuscrits remontant à la dynastie Tang, on découvre les différentes écritures : celle des sceaux (zhuanshu), celle des clercs (lishu), l'écriture cursive (xingshu), le style d'herbe (caoshu) et l'écriture standard (kaishu). Même ceux qui lisent couramment les caractères chinois modernes ont beaucoup de mal à déchiffrer cette calligraphie,surtout celle du style d'herbe. Il n'est cependant pas nécessaire d'être un spécialiste des antiqués asiatiques pour apprécier l’élégance et la sophistication extraordinaires qui ont marqué l'évolution de l'écriture chinoise au cours des siècles. Enfin, la troisième galerie permet de découvrir de beaux spécimens de sceaux chinois (yin), allant de la dynastie Zhou à celle  des Qing (environ 700 av JC jusqu'à 1911). Le musée en possède plus de 10000 mais, limité par les contraintes d'espace, n'en expose jamais plus de 500 à la fois.

Le troisième étage : quatre galeries se partagent le troisième et le dernier étage du musée. La première est celle des jades anciens, une pierre à laquelle la civilisation chinoise a toujours accordé une grande valeur. La plupart des jades proviennent du Khotan, dans la lointaine province du Xinjiang, ou de la région de Myitkyina, au Myanmar. Les pièces exposées illustrent le travail des tailleurs de jade chinois au summum de leur art, de l'époque des Zhou jusqu'à celle des Qing.

Peut-être plus familière aux jeux d'un public occidental, la galerie du mobilier Ming et Qing recrée le décor d'intérieurs chinois de cette époqie. Les meubles sont disposés avec goût de manière à donner l'impression, comme l'explique la documentation du musée, que l'on se trouve dans une maison traditionnelle chinoise.

La galerie des monnaies réunit quelques 7000 pièces qui retracent l'évolution des moyens de paiement chinois à travers les âges. Les numismates amateurs ou éclairés y verront sans doute l'un des secteurs les plus fascinants du musée.

Enfin la galerie des arts des minorités chinoises tente vaillamment de rendre justice aux nombreuses minorités nationales (shaoshu minzu). Elle consacre 700 m2 à la vie quotidienne des peuples non Han de la République populaire de Chine : costumes, textiles, broderies, ustensiles en métal, sculptures et poteries. Cependant compte tenu de l'extrême diversité ethnique de la Chine (55 ethnies différentes officielles), seuls les plus importants en nombre (Ouïgours, Mongols, Tibétains, Zhuangs et Mandchous) et à l'opposé les plus rares (Hanis, Miao, Bais, Naxis) sont représentés dans cette galerie.  

La pagode japonaise

La pagode (tô) est l’édifice central du temple bouddhique au VIIe siècle. Si l’origine est indubitablement chinoise, il est difficile ...