samedi 24 septembre 2016

L’architecture traditionnelle japonaise



L’architecture japonaise se décline en différents styles :

Le style T’ang : c’est la volonté de symétrie des bâtiments. Les Japonais l’ont parfaitement développé pendant la période Heian. Les sanctuaires Heian et Byodo-in en sont les répliques.

Le style Shinden : pendant la période Heian, c’est le style ouvert qui permet la circulation des flux dans les demeures aristocratiques. Il n’en reste plus d’exemple authentique.

Le style Shoin : c’est une version plus élaborée et plus épurée du style shinden. On l’appelle aussi sukiya.

Le style Soan : ce style met en valeur les principes de la cérémonie  du thé et une espèce d’espace à la fois magique et vide où règne la précision et l’asymétrie.

La plupart des matériaux utilisés pour les constructions traditionnelles sont d’origine végétale. Pour de grosses œuvres, le matériau le plus utilisé pour les édifices ou les maisons est le bois résineux : pin, sapin, cyprès, cèdre. Les feuillus (châtaignier, noisetier, chêne) sont utilisés pour les meubles. Les remplissages des panneaux coulissants sont constitués de feuilles de mûrier. Le bambou sert pour les lattis de bois, u’on enduit ensuite d’un mélange d’argile, de sable et de paille hachée, pour réaliser les murs de la maison. Parfois, on a recours à de la chaux hydratée à partir de coquilles d’huîtres. Les tatamis sont faits de paille de riz battue et pressée, recouverte d’une natte d’herbe tissée. La dimension du tatami est fixée dans l’espace par deux colonnes, le ken, soit en moyenne 1,86 m x 0,93 m. Deux tatamis constituent un carré d’une surface d’un tsubo soit 3,46 m2. Le travail du bois a entraîné l’innovation de la technique de l’ossature. Les murs ne sont pas porteurs et servent à distribuer l’espace en fonction des besoins. Les panneaux sont coulissants ou carrément amovibles.

A partir de l’époque Muromachi, on voit apparaître une standardisation qui non seulement va modifier la conception de l’espace, mais aussi lui donner le fondement même de son esthétique et de son originalité. Il s’agit du tatami qui, de dimension à peu près semblable dans tout le Japon, va permettre la modulation de l’espace. On construit des pilotis, généralement sur une terrasse préalablement préparée. Le bâtiment est horizontal pour s’immiscer dans la nature et permettre, grâce à l’usage des panneaux coulissants et des coursives, un rapport dedans-dehors, et surtout la captation de lumière. Cette distribution met en valeur les matériaux naturels, les expose aux intempéries et leur accorde une patine pure. Si l’architecture japonaise a emprunté largement au système chinois pour l’adoption des principes de toiture, elle s’en est détournée dans la mesure où elle a abandonné la rigueur des éléments de la géomancie chinoise. C’est vraisemblablement le syncrétisme shinto bouddhique qui permet aux Japonais de s’évader et de créer leur propre architecture. Toute la subtilité japonaise se concentrera sur le refus du monumental et un équilibre particulier entre les espaces et les volumes.

La codification des éléments architecturaux s’intensifie à partir de l’époque Nara et de l’époque Heian. Elle prend le nom de Shinden. La résidence, réservée aux grandes familles nobles, comprend un bâtiment principal (shinden) entouré sur trois côtés de bâtiments annexes (taï no ya) reliés au bâtiment principal par des coursives ou des corridors. Devant la résidence se trouve un étang avec des îlots réunis un à un par des ponts. Toutes ces constructions obéissent à la géomancie chinoise, et les ruisseaux d’eau pure qui alimentent l’étang doivent être orientés selon un axe immuable nord-ouest/sud-est. Les planchers de ces bâtiments sont en bois et les murs sont constitués de vantaux (shitomido) qu’on place ou déplace à volonté selon les saisons. La superficie totale de ces aménagements pouvait atteindre un hectare ou plus. En plus des bâtiments principaux, il y avait des pavillons reliés par des galeries couvertes et des postes de garde. L’ensemble était entièrement  clos et percé  de plusieurs portes disposées aux points cardinaux, dont celle du sud faisait office de porte principale. Ces résidences ont aujourd’hui totalement disparu. Il ne nous en reste que des témoignages sur les rouleaux (emakimono) qui datent de l’époque Heian. Sur ces rouleaux enluminés, dessins et textes alternent. A l’époque Kamakura se développe un style particulier pour les résidences de samouraïs, dans le style des auberges de campagne avec un bâtiment principal situé sur un terrain clos. De part et d’autre, se trouvent des appentis pour la cuisine et les chevaux. Derrière s’étend un jardin dont le style reprend les grandes lignes du style shinden, mais qui, peu à peu, s’inspire des jardins Zen favorables à la contemplation et la méditation.

A partir de l’époque Muromachi, des grandes modifications surviennent : l’apparition du tokonoma comme alcôve symbolique et la standardisation des tatamis. Apparaît également l’architecture si caractéristique des maisons de thé (sukiya). Le style shoin-zukuri, d’inspiration chinoise, s’applique aux résidences aristocratiques de la fin du XVIe siècle. Le plan carré est orienté nord-sud avec l’entrée principale au sud. La porte (chu-mon) ouvre sur le bâtiment principal par une véranda qui entoure cette construction. Autrefois, le volume du pavillon central était divisé par des paravents. A présent, il est divisé en plusieurs pièces par des panneaux coulissants. A la place des porte suspendues en bois, seront installés les shoji (panneaux coulissants en bois léger quadrillé et dont les vides sont recouverts de papier blanc translucide afin de tamiser la lumière et de provoquer un effet de contre-jour), protégés des éléments par des volets réticulés en bambou fin. Les tatamis recouvrent les planchers.     

dimanche 11 septembre 2016

La céramique vietnamienne


Les premières céramiques au Vietnam remontent au milieu de l'âge de pierre, il y a environ dix mille ans. Dans l'ère néolithique, lorsque les techniques de fabrication des objets en pierre ont atteint un haut degré de sophistication et les produits céramiques de la période ont également commencés à prendre un caractère artistique. Ils ne sont plus rudimentaires et sont dotés de modèles rythmiques originaux montrant la pensée géométrique.

Aujourd'hui, nous pouvons reconstituer avec précision le processus d'élaboration et de décoration utilisés dans chacune des trois étapes de l'art de la céramique de l'âge du bronze : Phung Nguyen (il y a 4000 ans), Dong Dau (il y a 3300 ans) et Go Mun (il y a 3000 ans). Les processus impliqués dans la fabrication de céramique de cette période sont similaires à ceux qui sont encore utilisés dans la campagne vietnamienne d'aujourd'hui. Les techniques utilisées pour décorer des objets en céramique des trois étapes mentionnées ci-dessus sont devenus les premiers modèles de motifs décoratifs utilisés sur les objets en bronze de la période de Dong Son.

Au cours des dix siècles de domination chinoise et les luttes continuelles pour l'indépendance, les Vietnamiens ont continués de produire des céramiques en fonction de leurs méthodes traditionnelles, tout en essayant d'apprendre et d'adapter les techniques chinoises.

Les céramiques vietnamiennes ont connues une période extrêmement créative sous la dynastie des Ly (1010-1225). Les artisans de cette période se sont sans aucun doute inspirés de l'antique tradition de la céramique vietnamienne ainsi que de celle de la céramique Tam Thai la dynastie des Tang et de la tradition de porcelaine céladon de Chine. Les céramiques émaillées de jade de la dynastie des Ly étaient célèbres dans toute la région de l’Asie du Sud-Est et appréciées pour leur beauté jusqu’au Moyen-Orient.

Beaucoup de céramiques de cette époque étaient de formes minces et recouvertes d'une glaçure vert émeraude. L'émail était produit dans différentes nuances: vert grisâtre pâle, vert jaune, vert clair, violet vert.

A côté des centres traditionnels de céramique de l'époque Ly Thanh Hoa et ceux de la dynastie des Trân (1226-1400) dans le Thang Long (aujourd'hui Hanoi), d'autres ont par la suite été développés à Quang Yen et Nam Dinh.

Les gom sac trang (céramiques blanches), Tho Ha en gom sac do (céramiques rouges) et Phu Lang gom sac vang (céramiques jaunes) étaient  les plus appréciées.

A la fin de la période de Tran il est également apparu le gom Hoa Lam (céramique émaillée blanc-bleu).
Après avoir transféré sa capitale à Hue, la dynastie des Nguyen (1802-1945) a également prêté attention à l'artisanat de la céramique pour le service de la cour et la vie quotidienne. De nouveaux centres de production de porcelaine et de céramique comme Mong Cai et Dong Nai ont commencés à émerger aux côtés des centres anciens et des fours établies de longue date.

Le commerce de la porcelaine sous la dynastie des Qing, le commerce de la porcelaine vietnamienne prospère et de nos jours, la céramique moderne vietnamienne est basée sur les techniques traditionnelles de fabrication de céramiques qui ont fonctionné pendant des centaines d'années.

Les potiers utilisent toujours de l’argile ou du kaolin, ainsi que des oxydes minéraux, pour créer des bol à riz, des théières ou bien encore des vases, qu’ils recouvrent d’émaux craquelé ou uni et qu’ils décorent de dragons ou de fleurs en relief, colorés par une argile ferrugineuse.

La technique consiste toujours à broyer l’argile avec un pilon actionné par les pieds, puis à la laver. Le liquide obtenu passe alors par une trémie en bois et s’écoule dans divers bassins. Après séchage, il donne une pâte que l’on façonne avec un tour actionné par les pieds et que l’on recouvre ensuite d’une couche de pâte blanche mélangée au kaolin. Lorsque l’on y ajoute des cendres, on obtient des émaux que l’on peut teinter avec des oxydes minéraux.

Cette technique qui peut paraître basique fait cependant la qualité et la réputation de la céramique vietnamienne qui est prisée aujourd’hui dans le monde entier.

La pagode japonaise

La pagode (tô) est l’édifice central du temple bouddhique au VIIe siècle. Si l’origine est indubitablement chinoise, il est difficile ...