vendredi 1 avril 2016

La sculpture Gupta en Inde


L'œuvre collective des poètes et des prêtres fournit l'imagerie de la sculpture indienne de la période Gupta. Ces sculptures représentent souvent des scènes érotiques car il était considéré que l'étreinte d'une belle femme était la plus haute félicité que l'on pouvait espérer.Les sculptures Gupta explore la beauté féminine dans tous ses aspects, tout en l'associant au symbolisme de la fertilité lié aux yakshas et yakshis ; en échange, elles pénétrèrent dans l'art religieux lorsque les couples de yakshas devinrent partie intégrante de la décoration du stupa et du temple : le Kalpadruma et le Kalpalata (Arbre de Paradis), le lotus et la mare au lotus, la vase d'eau (purnaghata), la déesse-arbre, les musiciens célestes (Gandharvas), Sri-Lakshmi (la déesse de la beauté), et plus tard la Grande Déesse sous ses nombreux aspectes : vierge et mère, déesse de la luxure et déesse de la mort.

La représentation des dieux se révéla plus difficile dans la sculpture Gupta. Il fallut quatre siècles de civilisation Gupta pour élaborer une iconographie clairement définie. L'art représentait le caractère des dieux par tout un système symbolique de poses (asana et sthana), de gestes (mudra), d'armes et d'instruments (ayudha) et enfin d'acolytes. Plusieurs têtes signifiaient l'omniscience, plusieurs bras(et jambes), l'omnipotence. La position yoga (yogasana), le corps raide et les jambes croisées, était le symbole de transcendance. Une posture aisée (lalitasana), le personnage assis sur une jambe, l'autre pendante ou ramenée vers le haut, dénotait la présence miséricordieuse de la divinité. La position assise à l'européenne (pralambapada) ou debout (sthanaka) était un signe d'autorité, tandis que le saut (alidhasana) indiquait un danger démoniaque. La couronne était réservée aux rois célestes (Kirita-mukuta), la chevelure d'ascète (jata-mukuta) était liée à la transcendance, des différences de coiffures et de bijoux indiquaient le rang des déesses ou des reines. Diverses positions des mains (mudra) dénotaient la prédication, l'explication, la prière, la méditation, l'avertissement, la menace etc. Les attributs placés dans les des personnages étaient soit des symboles cosmiques comme la canne (puissance physique), le lotus (croissance biologique), le disque (le temps), la conque (espace,son), soit des instruments indiquant la fonction du dieu : par exemple les instruments sacrificiels pour Brahma, le feu pour Agni (dieu du feu), le disque, le lotus et les flèches pour le dieu du soleil, le luth et le livre pour Sarasvati, déesse de la sagesse et de l'art, le miroir et le lotus pour Lakshmi, le crâne-tambour pour toutes les divinités démoniaques, ls armes pour les dieux et les déesses terribles.

Ces attributs pouvaient être combinés de différentes façons, les grandes divinités étant en principe considérées comme étant au-delà du bien et du mal, apparaissant sous une forme bienveillante ou terrifiante selon leur fonction du moment ou l'humeur du fidèle. La divinité la plus vénérée des empereurs Guptas était Vishnu, le roi du ciel, assis sur l'aigle solaire Garuda, ou en compagnie de son épouse Lakshmi, ou dormant en Narayana (créateur) sur le serpent Ananta (éternité). Ses incarnations favorites étaient Rama, le grand géros et roi idéalisé du passé ; Krishna Vasudeva, fondateur du culte Bhagavata, de plus en plus assimilé au yaksha local de Mathura. Le culte de Siva était beaucoup moins important et peu présent dans la sculpture Gupta.

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