dimanche 6 avril 2008

Les éventails japonais



On ne connait pas la date exacte de l’introduction des éventails au Japon. L’usage de l’éventail a toujours été très répandu dans toutes les classes de la société, depuis le shibu uchiwa qui sert à attiser les braises dans la cuisine (et symbolique du kami de la pauvreté, Bimbô-gami) jusqu'au gumpai-uchiwa de métal utilisé par les chefs de guerre pour diriger leurs troupes. Prêtres shintô, religieux bouddhistes, acteurs de Nô, musiciens, arbitres de Sumô, il n'est pas une catégorie de personnes qui ne les utilisait quotidiennement.
On distingue deux sortes d'éventails, ceux qui ne sont pas pliants, appelés uchiwa, et les pliants, appelés ôgi. Les plus anciens uchiwa étaient en bois et décorés parfois de peintures. Puis on les fabriqua en cuir laqué et enfin en papier tendu sur de fines lamelles de bambou qui, réunies à leur base, formaient le manche. Ils affectaient des formes diverses, carrées, arrondies, rondes, etc. Leur forme se prêtant à la décoration, ils furent souvent utilisés comme support par les peintres, ainsi que par les calligraphes, surtout pendant la période de Heian (794-1185).


Les ôgi, d'abord utilisés par les hommes, furent à l'origine constitués par des plaquettes de bois reliées entre elles (hi-ôgi). Ils s'allégèrent par la suite et furent alors réalisés en papier ou tissu collé sur de fines lamelles de bois ou d'ivoire. Certains éventails étaient si beaux qu'on imagina de les décoller pour en décorer des paravents (byôbu). La forme de ces ôgi inspira également des peintres qui réalisèrent des tableaux imitant leur forme. Ils servirent également de support tout comme les uchiwa, à la calligraphie de poèmes ou de sûtra bouddhiques. D'autres inspirèrent aux aristocrates oisifs des jeux comme le tosenkyô ou encore l'ôgi-nagashi.

A partir de l'époque d'Edo (1600-1868), les éventails furent souvent utilisés à des fins publicitaires. Encore de nos jours, restaurants et boutiques offrent des éventails, uchiwa ou ôgi, marqués de leur nom et adresse. Des temples se sont fait une spécialité de vendre à leurs dévots des charmes (mamori) en forme d'éventails, comme les hôsen gravés de caractères sanskrits du Tôshôdai-ji de Nara, par exemple. En 1701, la vogue des éventails décorés atteignit un tel point, certains valant des fortunes, que le shôgunat promulgua un édit pour interdire la fabrication et l'usage des éventails trop coûteux.

La fabrication d'un ôgi commence par le pliage en accordéon des feuilles à l'aide d'un solide guide en papier imperméabilisé avant leur mise sous presse. Les feuilles recto et verso sont ensuite contrecollées avant que soit introduit le faisceau de tiges déjà montées en éventails. Chaque membrure se compose d'une partie visible, de largeur constante, et d'une partie qui va en s'effilant, sous le papier. Les maîtres-brins s'appellent oya-hone ; il sont légèrement incurvés en dedans pour tenir les autres nervures bien serrées, quand l'éventail est fermé. Tous les brins sont réunis par un petit morceau de tube rivé sur ses deux extrémités par des rondelles métalliques : c'est le kaname, l'« oeil de crabe ». Une trentaine d'opération sont nécessaires pour fabriquer un éventail de qualité.
Les Geishas en pratiquant leurs danses des éventails rendirent des derniers célèbres dans le monde entier. L’éventail en photo est disponible dans notre boutique :

1 commentaire:

Unknown a dit…

Merci de nous faire partager ces petites merveilles du bout du monde.
Quelques liens de votre site vers Trivago pour le faire connaitre à des milliers d'internautes, en quête d'évasion et de rêves, serait une excellente idée, et une belle initiative pour tout ce magnifique travail fourni.
Bien amicalement
Mikaella
TRIVAGO au bout de nos rêves et de nos passions

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