L'architecte shangaien Xing Tonghe, qui a conçu le musée de Shanghai, s'est inspiré de l'antique da ke ding, le chaudron tripode en bronze exposé au musée. Il a également intégré la géométrie sacrée de Yuanqiu, l'autel circulaire du temple du Paradis (Tiantan) de Pékin. Sa base carrée représentant la Terre est surmontée d'une superstructure circulaire figurant le paradis. Bien que l'institution ait été fondée en 1952, l'édifice ne fut achevé qu'en 1996, après trois ans de travaux. Ses quatre niveaux occupent alors une surface de 39200 m2, contenant des merveilles. Devant le musée, l'élégante esplanade, avec son bassin rond et son jeu de fontaines très sophistiqué, attire une foule d'enfants, d'amoureux et de personnes âgées, surtout que le monument est illuminé la nuit.
La véritable attraction est le musée lui-même, qui ne possède pas moins d'une dizaine de galeries consacrées à ses collections permanentes et de trois salles pour les expositions temporaires.
Le rez-de-chaussée : la galerie la plus réputée du musée de Shanghai est celle des bronzes chinois anciens. On peut y admirer plus de 400 pièces dont certaines datent de plus de quatre millénaires jusqu'à la fin de la dynastie Xia, au XXIème siècle av JC. Elle recèle quantité de magnifiques spécimens de récipients, d'armes, d'instruments et d'objets funéraires, minutieusement décorés de personnages, d'animaux et de scènes pastorales, et des toutes premières représentations de l'habitat en Chine. Cet âge du bronze a atteins son apogée entre la fin de la dynastie Shang et le début de la période Zhou (environ 1700-771 av JC). les objets étaient alors ornés de dessins élaborés, d'animaux ou de motifs religieux.
Parmi les instruments de musique à ne pas manquer, figure une série de cloches très bien conservées.
Le rez-de-chaussée abrite également une galerie de sculptures chinoises anciennes, où sont exposés des exemples de la statuaire et de l'iconographie bouddhistes provenant de toute la Chine et au-delà. On y trouve des objets retrouvés au Tibet, en Mongolie et en Asie centrale, le long de la célèbre route de la Soie. Les inscriptions sur les stèles confucéennes sont des décrets impériaux et des récits de victoires dont il n'existerait aucun témoignages s'ils n'étaient pas gravés sur ces vieilles pierres (ou, parfois sur des carapaces de tortues). Elles couvrent une période allant de l'ère des Royaumes combattants (475-221 av JC) jusqu'à la dynastie Ming (1348-1644). A ce niveau se trouve également la boutique du musée.
Le premier étage : cet étage est celui de la galerie des céramiques chinoises anciennes, allant du néolithique à la fin de la dynastie Qing (1644-1911), autrement dit jusqu'au début du XXème siècle. Plus de 500 pièces y sont exposées, parmi lesquelles les remarquables céladons datant de l'époque de la proto-porcelaine et les poteries polychromes soigneusement émaillées de la dynastie Tang (618-906). Vous apprendrez tout sur les célèbres fours de Jingdezhen, au nord-est du Jiangxi, le centre de la production chinoise de 1279 à 1911. Connue dans le monde entier, la porcelaine bleu de cobalt et blanche, qui atteignit son apogée au cours des dynasties Ming et Qing, est particulièrement bien représentée.
Le deuxième étage : trois galeries occupent cet étage, dont celle de la peinture chinoise, où l'éclairage est superbe. Chaque oeuvre s'illumine automatiquement dès que l'on s'en approche et se fond dans l'obscurité lorsque l'on s'en éloigne. Ce dispositif permet d'éviter que les oeuvres anciennes s'altèrent trop à la lumière. On peut admirer de nombreux paysages et de ravissants portraits. Plus de 120 chefs-d'oeuvre sont exposés, dont les premiers datent du début de la dynastie Tang.
La galerie de la calligraphie chinoise, aussi à cet étage, bénéficie du même système d'éclairage. Sur les parchemins et les manuscrits remontant à la dynastie Tang, on découvre les différentes écritures : celle des sceaux (zhuanshu), celle des clercs (lishu), l'écriture cursive (xingshu), le style d'herbe (caoshu) et l'écriture standard (kaishu). Même ceux qui lisent couramment les caractères chinois modernes ont beaucoup de mal à déchiffrer cette calligraphie,surtout celle du style d'herbe. Il n'est cependant pas nécessaire d'être un spécialiste des antiqués asiatiques pour apprécier l’élégance et la sophistication extraordinaires qui ont marqué l'évolution de l'écriture chinoise au cours des siècles. Enfin, la troisième galerie permet de découvrir de beaux spécimens de sceaux chinois (yin), allant de la dynastie Zhou à celle des Qing (environ 700 av JC jusqu'à 1911). Le musée en possède plus de 10000 mais, limité par les contraintes d'espace, n'en expose jamais plus de 500 à la fois.
Le troisième étage : quatre galeries se partagent le troisième et le dernier étage du musée. La première est celle des jades anciens, une pierre à laquelle la civilisation chinoise a toujours accordé une grande valeur. La plupart des jades proviennent du Khotan, dans la lointaine province du Xinjiang, ou de la région de Myitkyina, au Myanmar. Les pièces exposées illustrent le travail des tailleurs de jade chinois au summum de leur art, de l'époque des Zhou jusqu'à celle des Qing.
Peut-être plus familière aux jeux d'un public occidental, la galerie du mobilier Ming et Qing recrée le décor d'intérieurs chinois de cette époqie. Les meubles sont disposés avec goût de manière à donner l'impression, comme l'explique la documentation du musée, que l'on se trouve dans une maison traditionnelle chinoise.
La galerie des monnaies réunit quelques 7000 pièces qui retracent l'évolution des moyens de paiement chinois à travers les âges. Les numismates amateurs ou éclairés y verront sans doute l'un des secteurs les plus fascinants du musée.
Enfin la galerie des arts des minorités chinoises tente vaillamment de rendre justice aux nombreuses minorités nationales (shaoshu minzu). Elle consacre 700 m2 à la vie quotidienne des peuples non Han de la République populaire de Chine : costumes, textiles, broderies, ustensiles en métal, sculptures et poteries. Cependant compte tenu de l'extrême diversité ethnique de la Chine (55 ethnies différentes officielles), seuls les plus importants en nombre (Ouïgours, Mongols, Tibétains, Zhuangs et Mandchous) et à l'opposé les plus rares (Hanis, Miao, Bais, Naxis) sont représentés dans cette galerie.
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