La pagode (tô) est l’édifice central du temple bouddhique au VIIe
siècle. Si l’origine est indubitablement chinoise, il est difficile d’en
établir le prototype : tour de guet chinoise ou stupa indien, on peut tout
interpréter.
Construite sur un plan carré, elle possède des toitures superposées
décroissantes. Ces toits sont couverts de tuiles et très larges. Ils protègent
l’édifice des pluies diluviennes en empêchant l’eau de détremper le sol et de
pourrir les fondations.
Le Shinbashira, le pilier central, est fait du bois de cyprès du Japon.
Il ne soutient rien mais assure aux édifices une stabilité qui permet à
certaines pagodes de mesurer jusqu’à 50 mètres de hauteur.
Elles sont surmontées d’une flèche composée d’une base carrée, d’un bol
retourné et de pétales de lotus sur lesquels est fichée une hampe de bronze
ornée de neuf anneaux circulaires. Au sommet de celle-ci sont placés une sphère
et un symbole bouddhique, le « joyau qui exauce les désirs ». Cette
flèche se nomme le sôrin.
La pagode japonaise se distingue de ses modèles continentaux en pierre
ou en brique, par un emploi exclusif du bois. Aucun escalier ne donne accès aux
étages. La structure repose sur un pilier central, symbole du mont Meru, centre
de l’univers dans la cosmogonie indienne ; à sa base est enterré un dépôt
de fondation sous forme de reliques (textes religieux, statuettes, offrandes).
Au VIIIe siècle, le niveau inférieur de la pagode conservait des statues de la
vie du Bouddha historique (Hôryû-ji à Nara), mais aussi dans les sectes
ésotériques, au Xe siècle, le décor fut modifié et les murs couverts de peintures
figurant des mandara (Daigo-ji, à Kyôto).
La pagode symbolise l’immense aspiration spirituelle de la foi
bouddhiste. L’architecture de ces dernières était aussi parasismique. En effet
les étages étaient empilés les uns sur les autres, sans qu’aucun clou ni vis ne
soient employé. La plus ancienne pagode est ainsi restée intacte malgré mille
trois cent ans de typhons et de tremblement de terre.
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