Le goût des lettrés chinois pour les formes irrégulières ou surprenantes créées par la nature a conduit à imiter cette dernière dans des objets qui capturent les formes naturelles. Cette tradition qui consiste à élaborer des jardins miniatures portatifs date de la dynastie des Tang (618-907). Disposées dans les demeures, et les cours, des compositions de rochers et de plantes évoquent à petite échelle les monts, les eaux, les arbres.
Sur des plats, ou dans des vasques surélevés par des supports en bois, plantes, pierres et petites effigies reconstituent des paysages. Des techniques de taille et les soins attentifs de plusieurs générations de jardiniers permettent de limiter et contrôler la croissance de ces penjing vivants aux formes contournées. D'autres sont des artefacts de pierres précieuses ou de pierres fines (jade, ambre, quartz rose, corail, jaspe) ; des plantes, des pêchers en fleurs, des prunus...symboles de bonheur et de longévité qui doivent traduire la fragilité et la délicatesse de leurs modèles. Par exemple, les fleurs en boutons ou épanouies sont composées de grains de corail, ou d'une corolle de jade rose avec en son coeur des étamines de perles. Les feuilles découpées peuvent l'être dans des pierres dures de couleur ou dans l'ivoire ensuite teinté.
Le travail sur les pierres produit des imitations saisissantes. Il doit émaner de ces compositions une énergie naturelle bénéfique pour ce qui les entoure. Sous les Qing, les artisans de Canton se sont spécialisés dans les penjing inertes qu'ils créaient par paires et qu'ils offraient aux empereurs. Les penjing sont à l'origine de la tradition du bonsaï. Les penjing offrent une décoration chinoise sur une commode ou un buffet.
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