Le Japon adopte l’écriture chinoise dès le Ve siècle vraisemblablement en même temps que le bouddhisme. Du Ve au IXe siècle, la technique consiste à copier et essayer de maîtriser le savoir des artistes de la cour de Sui et des Tang. Jusqu’au IXe siècle, la tradition imite le style et l’adresse de Wang Xijin (307-365). Lorsque Kükaï revient de Chine pour créer la secte Shingon, il invente un nouveau syllabaire kana qui séduit l’empereur Saga. En recevant la direction du temple To-ji à Kyoto, Kukaï crée des ateliers de calligraphes qui s’affranchissent de l’art chinois et assouplissent la technique du geste en fonction des kanas. La transcription d’un certain nombre de kanas d’un seul coup de pinceau permit aux calligraphes d’avoir la vitesse qui correspondait si bien à la fugacité des waka, ces fameux poèmes japonais.
La calligraphie joue un rôle prépondérant dans l’initiation des femmes à l’écriture, qui contrôlent alors mal les kanjis. La poétique des mœurs, les intrigues amoureuses ainsi que la retranscription des premiers romans comme le Genji monogatari, vont permettre à la calligraphie de devenir le support et le geste d’une nouvelle sensibilité. La cour demande à des artistes confirmés d’agrémenter les paravents et de parer les peintures par des ashide (écriture de roseau) d’une grande fluidité, représentant la nature (roseaux, cours d’eau…). Au premier style calligraphique du début de la période Heian qu’on appelle jodai-yo, se substituèrent d’autres qui caractérisent l’architecture, comme le wa-yo et le kara-yo.
Puis la calligraphie est alors inspirée par le Zen. Elle reproduit à nouveau le style chinois des Song, puis des Ming. Le style kara-yo prédomina pendant les deux siècles et demi de la période Edo (Tokyo). La calligraphie devint peu à peu un trait important de la culture japonaise. Elle est à présent un objet de concours qui a lieu chaque année dans les écoles et il est tout à fait possible de prendre des cours dans la capitale nippone.
En décoration, la calligraphie japonaise offre un style plus vif, plus dynamique, que le style chinois. Les rouleaux calligraphiés ou les tableaux sont des pièces maîtresses pour décorer un mur. Il convient de choisir sa calligraphie avec soin, car elle inspirera « l’esprit » de votre déco.
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