Les peintures tibétaines sont surtout connues sous leur forme portative, les thangkas, réalisés sur toile et destinés à être accrochés. Comme les peintures murales, les tangkas servent d’intermédiaires entre les mondes ds mortels et des dieux. Les peintures religieuses sont consacrées, puis ensuite considérées comme habitées par le dieu qu'elles représentent : elles deviennent donc un reflet exact de son essence. Les thangkas adoptent un format vertical ; faciles à rouler, ils mesurent en général entre cinquante centimètres et un mètre cinquante de haut.Toutefois il existe aussi d'immenses thangkas, réservés aux cérémonies particulières, et nécessitant des dizaines de personnes pour les déployer.
Il s'agit en fait de bannières appliquées si grandes qu'elles peuvent être vues par des milliers de fidèles ; elles transmettent un sentiment de présence spirituelle en rapport avec leur taille. En général, les thangkas sont peints sur une toile de coton tendue sur un cadre de bois ; les contours des sujets sont faits au pochoir puis remplis de couleurs et détails.
Les thangkas roulés pouvaient facilement être transportés à travers la vaste sphère culturelle tibétaine. Ainsi la diversité des styles et des techniques des peintures de la cache découverte par des explorateurs russes à Khara Khoto au début du siècle évoque des techniques locales ainsi que des méthodes importées du Tibet, d'où est tiré le style qui domine dans ces peintures.
Beaucoup de Thangkas, en provenance du tibet, on traversé l'Asie centrale jusqu'au royaume chinois de Xixia, emportés par des pèlerins et des marchands, mais d'autres ont indubitablement été crées sur place. Un motif en damiers qu l'on reconnait dans le tissage de la toile de coton de certains thangkas n'a jamais été retrouvé au Tibet, mais il a derrière lui toute une tradition de la peinture d'Asie centrale. On a avancé que, plus qu'une technique régionale, il s'agissait peut-être d'une méthode réservée aux peintures religieuses importantes.
Un dessin préliminaire apparaît parfois sur les thangkas à certains endroits là ou la peinture est usée, mais il est rare de retrouver un dessin complet.Une des variantes techniques les plus intéressantes des tangkas peut être observée dans les peintures dîtes noires. Les plus anciennes datent de la seconde moitié du XVIIème siècle et il existe toute une gamme de variantes : lignes dorées sur fond noir, grandes figures, décor important, couleurs nombreuses, auréoles orange et flammées. Les peintures noires ont offert aux artistes tibétains au autre moyen d'évoquer des visions de mondes mystérieux et transcendants . tout comme les dieux féroces qui sont souvent le sujet de ces thangkas, le noir symbolise l'obscurité de la haine et de l'ignorance.
Les thangkas sont une pièce majeure dans la décoration d'une chambre ou d'un salon. Ils sont assez chers mais l'effet qu'il procurent est sans comparaison avec d'autres objets similaires.